L' Atlas par Dates - ATLAS de l'HISTOIRE du MONDE

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EUROPE 600

ATLAS DE L’EUROPE EN 600

Anglo-saxons (NO) (Angleterre) : Des bandes anglo-saxonnes repoussent pied à pied les Bretons vers l’ouest. Les Bretons accélèrent le rythme de leurs migrations vers l’Armorique (Air Mor), la future Bretagne.

Ouest : De nouveaux turco-mongols venus de l’est, les Avars, écrasent les Germains Gépides et repoussent les Lombards vers l’Italie. Puis, bloqués vers l’ouest par la force militaire des Francs, ils multiplient dès 562 leurs attaques contre l’empire byzantin, contre lequel les khagans (rois) lancent chaque année des expéditions de pillage. Les Slaves en profitent pour s’infiltrer vers le sud, en 580 ils pillent la Grèce et la Thrace, puis s’y établissent pacifiquement, avec l’accord de Byzance, formant de nombreuses colonies: les Sklavénies.

Gaule et Espagne : La Gaule trouve une grande stabilité par le hasard des successions, un seul roi dominant souvent tout le royaume, alors que la conversion du roi des Wisigoths au catholicisme unifie intérieurement l’Espagne.

Europe : Partout le rapprochement entre les peuples est rendu possible grâce à l’Eglise, qui demeure la seule structure intacte au milieu des migrations et des changements de pouvoir. En déclenchant un mouvement d’acculturation (rejet progressif de la culture antique) et d’évangélisation, elle est à la fois facteur de régression et de changement. Car elle réussit à infléchir les comportements « barbares » des rois germains et donnent aux évêques un rôle de plus en plus politique. De plus, les monastères acquièrent une grande importance économique car ils possèdent d’immenses domaines qu’ils font cultiver par des colons ou des esclaves.
MOYEN ORIENT 600

ATLAS DU MOYEN ORIENT EN 600

Byzance : Les hérésies, symptômes d’un profond malaise social, continuent à diviser les chrétiens de l’empire, en particulier monophysites (pour qui Dieu s’est incarné dans le Christ) et nestoriens (pour qui le Christ est un homme). De plus, les partis nés des compétitions sportives de l’hippodrome représentent des forces politiques dans toutes les villes. Certains soutiennent la vieille aristocratie accrochée à ses privilèges et les orthodoxes, d’autres représentent les commerçants et les artisans. Car religion et sport restent les deux seules formes d’expression politique.

Perse : Le pouvoir reste au clergé zoroastrien coupé de la population, ce qui annonce son effondrement prochain.

Perse : En Mésopotamie, la politique de culture intensive par l’irrigation, si elle permet l’extension des céréales, augmente la salinité des terres et provoque à terme la baisse de la productivité, alors que l’ébranlement du pouvoir central est renforcé par les épidémies de peste qui ravage la région de 520 à 620.

Arabie : La seule structure reconnue par les nomades bédouins est la tribu articulée en groupes généalogiques, les clans. Les membres, tous égaux, désignent librement, pour ses qualités personnelles, le cheik. L’obéissance librement consentie à ce chef est révocable, et donc fragile. Tandis que la poésie arabe, intemporelle, exalte la générosité, l’hospitalité et la fidélité de ces fiers nomades.

Les tribus commercent avec les oasis. Les Juifs sédentaires et les chrétiens qui y sont installés sont organisés eux aussi en groupes tribaux rivaux, qui n’attendent que la venue d’un « messie » pour arbitrer leurs querelles.

Hedjaz : La Mecque, au sud de Médine dans le Hedjaz, est une république marchande gouvernée par les chefs de la puissante tribu des Quraychites. Les colonies juives, les marchands chrétiens, syriens ou abyssins, y jouent un rôle important à côté des marchands arabes. Elle s’enrichit car elle est idéalement placée sur les routes commerciales remontant du sud vers la Syrie.
ASIE SUD EST 600

ATLAS DE L’ASIE DU SUD EST EN 600

Birmanie : Vers 600, les Pyus affermissent leur domination le long des vallées fluviales du sud.

Thaïlande : Les cités-Etats indianisées de Dvaravati, entourées de remparts de terre, se développent. Elles laissent des inscriptions en sanskrit (la langue officielle des élites) et en mon et des sculptures de Bouddha, des roues de pierre et des stupas, fortement influencés par l’art gupta de l’Inde.

Malaisie/Indonésie : Vers 600, les maharadjas indianisés de Sri Vijaya (près de l’actuelle Palembang) commencent à développer leur réseau commercial dans les mers du Sud en nouant des alliances avec les « gens de la mer », marins et pirates nomades des côtes de Sumatra vivant sur leurs bateaux ou leurs maisons sur pilotis.

Indonésie : Srivijaya, en contrôlant les détroits, s’assure du monopole de commerce de la zone.
INDE 600

ATLAS DE L’INDE EN 600

Nord-ouest : Les Rajputs issus de tribus hunniques dominent la région entre le Gange et la côte ouest. Leur activité essentielle est la guerre, dont ils maintiennent avec noblesse les traditions. Leurs clans princiers constituent une féodalité dominant une population indifférente à leurs rivalités et aux changements de maîtres.

Centre : Le royaume Andhra des Chalukya de Badami (500,753) poursuit son expansion territoriale. Les rois couvrent leur capitale de monuments extraordinaires, les sculptures qui décorent les temples sont d’une élégance, d’un raffinement de facture et d’expression uniques au monde.

Sud : Les Pallava, indépendants des Satavahana depuis 230, soumettent en 570 les royaumes traditionnels du sud, Chera, Chola et Pandya. Leurs souverains font creuser les temples monolithiques de Mahabalipuram et créent un style d’architecture (le style « dravidien ») qui devient celui de toute l’Inde du sud. Il comporte de vastes salles couvertes, soutenues par des rangées de colonnes sculptées, et de grands bas-reliefs sculptés sur les rochers.

Partout en Inde, le bouddhisme intègre maintenant les pratiques rituelles du shivaïsme et les rites magiques et érotico-mystiques du tantrisme. Il est ainsi graduellement réintégré dans l’hindouisme, et le Bouddha accepté dans le panthéon hindou. Il enseigne, apport capital pour l’humanité, que les phénomènes psychiques vécus se conservent dans l’inconscient et continuent à agir dans la vie de tous les jours.
SIBERIE 600

ATLAS DE LA SIBÉRIE EN 600

Turcs : Désunies pour un siècle, mais toujours maîtresses des steppes du nord, de Bactres et de Qoundouz au sud, les tribus turques contrôlent le commerce entre la Chine, la Perse et l’Occident.

Tarim : Les oasis du Tarim restent une région cosmopolite, un lieu de refuge pour les manichéens ascétiques, les juifs et les chrétiens nestoriens, ce qui donne naissance à des syncrétismes en art, culture et forme de pensée.

Elles restent plus ou moins indépendantes des hordes turques, l’indo-européanisme sait y résister, en raison de l’abondante littérature bouddhique. Leurs sociétés, élégantes et raffinées, s’épanouissent presque miraculeusement et leurs villes sont célèbres pour leurs plaisirs, leurs musiciens, leurs danseuses et leurs courtisanes.
CHINE 600

ATLAS DE LA CHINE EN 600

Japon : Les pratiques rituelles du shintoïsme se dissolvent dans un culte naturiste très général qui ne comporte pratiquement aucune prescription morale et met surtout l’accent sur la pureté rituelle. Mais la cour de Yamato adopte officiellement en 552 le bouddhisme, qui va servir de support à la pénétration de la culture chinoise.

Chine : Un ministre énergique des Tabghatch fonde la dynastie des Sui (581,618), qui réunit les deux royaumes turcs Toba du nord, puis l’empire de Nankin au sud à partir de 589, mettant fin à 250 ans de morcellement et réunissant les territoires chinois. Administrateur pointilleux, il lutte férocement contre la corruption des fonctionnaires et entreprend de grands travaux : Grand Canal, vastes greniers, constitution d’une flotte de guerre. Mais les révoltes paysannes se multiplient après trois campagnes militaires malheureuses en Corée (Koguryo). De plus, les Sui doivent lutter contre le puissant qaghan des Turcs, maître de la Sibérie et de la Mongolie.

Tarim : Après la reconquête chinoise partielle de la Route de la Soie, les Sogdiens des oasis peuvent reprendre leur trafic commercial avec l’empire chinois, ils y exportent des bois sculptés, des armures, des verreries et du vin et sont maîtres du commerce de la soie vers l’Occident. Ce commerce les enrichit considérablement et ils atteignent un haut niveau de culture, dont témoignent les fresques remarquables de leurs monastères rupestres.
AFRIQUE OUEST 600

ATLAS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST EN 600

Nord : La faiblesse du royaume vandale, chrétien mais arien (donc pour qui le Christ n’est pas éternel), qui persécute les chrétiens orthodoxes dépendant de Byzance, s’aggrave avec la multiplication des assauts des Berbères. Le royaume est définitivement détruit par la contre-offensive du corps expéditionnaire de Justinien, empereur de Byzance, en 533. Mais la reconquête byzantine (voir page 48) reste superficielle et fragile, l’exploitation du pays dresse les populations contre l’occupant grec, la fiscalité est ressentie comme écrasante.

Sahara : Les Garamantes, au contact des Byzantins, sont évangélisés vers 580. Les Berbères commencent à traverser le désert au 6^ème siècle, grâce à la diffusion du dromadaire. Dans les oasis subsistent des paysans noirs sédentaires (Soninke, Serer, Fulbe) implantés parmi les nomades libyco-berbères et peu à peu supplantés par ces derniers.

Sud : Des Berbères Lamta créent le royaume Songhaï et des Toubous-Zaghawas celui du Kanem.
AFRIQUE EST 600

ATLAS DE L’AFRIQUE DE L’EST EN 600

Egypte : Une éphémère occupation perse (619, 629) est suivie d’une reconquête byzantine fragile qui se définit avant tout par une exigence de fiscalité. Les rentrées fiscales doivent couvrir les soldes des militaires, les salaires des fonctionnaires et contribuer au ravitaillement en blé de Byzance. La population est écrasée d’impôts.

Nubie : La conversion au christianisme de Nobatia, Makuria et Alwa leur ouvre les portes de l’Egypte chrétienne. L’organisation du gouvernement y est strictement calquée sur celle de la bureaucratie byzantine. A Faras, l’aristocratie, l’administration et le clergé parlent grec mais règnent sur des masses restées misérables.

Axoum : Le royaume atteint son apogée entre 510 et 558. Les moines, nombreux, y jouent un rôle également politique, car ce sont eux qui forgent l’idéologie nationale en rédigeant des ouvrages à la gloire des rois. Les ports, où l’on s’échange l’or, l’ivoire, les cuirs et les peaux accueillent des navires indiens, arabes, égyptiens et perses.

La province de Zafar en Arabie du sud est annexée par Axoum de 510 à 580. Mais la courte occupation par les Perses de l’Arabie du Sud en 572 entraîne la lente décadence d’Axoum, privé de son commerce maritime.

Azania (SE) : Sur la côte, le commerce arabe porte sur les biens les plus précieux : épices, poivre, ivoire et pierres précieuses de l’Inde, métaux, armes et goudron de l’Occident, bois précieux et esclaves d’Afrique.
AFRIQUE SUD 600

ATLAS DE L’AFRIQUE DU SUD EN 600

Afrique occidentale : Des groupes de Bantous venant du nord introduisent l’agriculture et l’usage du fer chez les chasseurs-collecteurs Pygmées et San, encore à l’âge de pierre et les repoussent progressivement dans les forêts ou les zones semi-désertiques.

Les nombreuses rivières de la forêt permettent la formation d’un réseau commercial local. Mais le régime des pluies équatoriales ne favorise pas l’agriculture et la région restera toujours faiblement peuplée.

Afrique orientale : Le commerce de la côte orientale avec les pays de l’Océan Indien, déjà développé vers 100, au temps de l’empire romain, prend de l’ampleur. Les autochtones, sont des agriculteurs regroupés en minuscules chefferies, qui cultivent le sorgho, l’igname, la banane, la noix de coco et le riz, et des pêcheurs qui circulent le long des côtes sur leurs bateaux cousus de peaux.

Madagascar : L’île est peuplée de colons indonésiens depuis 100/200 (voir page 133), arrivés sur leurs pirogues à balancier ou sur leurs radeaux. L’émigration devient importante entre 550 et 750. Les nouveaux arrivés sillonnent l’océan et exportent leurs produits au Sofala sur la côte orientale africaine.

Sud : Entre 300 et 500, des groupes de Bantous introduisent le travail du fer au Botswana et au Natal, repoussant vers le sud les Khoïsan. Ces Autochtones Bushmen (Khoï sur les côtes et San à l’intérieur des terres), présents depuis 25 000 ans, ont commencé à élever du bétail depuis 100/200.